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13 février 2014

Chaleurs

Il fait chaud. Quoi de plus normal au Brésil en été ? Rien à mon humble avis, mais les journaux locaux nous disent qu'il fait anormalement chaud et que cela explique les pannes géantes d'électricité comme la surcharge minuscule des climatisations en entreprise qui oblige à fermer des agences bancaires ou des sites industriels.

Ailleurs on nous dit aussi qu'il fait chaud à Sochi. Ce n'est, semble-t-il, une surprise que pour ceux qui se refusaient d'ouvrir les yeux. Claquer 15 milliards d'euros ou même plus modestement de dollars pour organiser des Jeux à la con, c'est bien un symptôme de notre monde actuel. On voit toujours plus grand, comme s'il n'y avait pas de limite. Et il est vrai qu'il n'y a pas de limite à la folie humaine. Qu'a-t-on besoin, en effet, d'investir autant dans des infrastructures qui n'auront pas ou peu d'utilité dans le futur, alors qu'il suffirait d'organiser des jeux (en minuscule) sympas à la faveur d'installations existantes pour faire plaisir aux amateurs, dont je ne suis pas, il me faut le reconnaître.

Cette même folie des grandeurs affecte déjà le Brésil qui va bientôt accueillir la Coupe du monde de football et Rio qui accueillera en 2016 les Jeux (en majuscule, hélas) olympiques. D'ores et déjà les gouvernements russes et brésiliens font match nul quant à la sécurité : chaque pays mobilise(ra) 100.000 policiers et soldats !

Chaleurs aussi pour les organisateurs de la Copa.

À quelques semaines du début des tournoi et spectacle planétaires, tous les stades sont loin d'être prêts. C'est Curitiba qui semble tenir le pompon puisque certains envisagent un plan B, ce que dément Blatter qui garde son sang froid aujourd'hui dans une interview réalisée par mail, une spécialité, soit dit en passant, de la Folha de São Paulo. En tout cas, notre brave Suisse y manie la langue de bois à merveille et cet exercice de haut style confirme si besoin était qu'il sera difficile à écarter lors de la prochaine élection interne à la FIFA.

Que Curitiba soit en retard est une surprise pour moi, tant on m'a souvent vanté la capitale du Paraná comme un modèle pour le Brésil entier. Mais je lis aujourd'hui que la gare routière n'y dispose pas même de toilettes ni de snack-bars (lanchonetes) ! Il va falloir que j'exige des explications de ceux qui m'auraient menti.

Chaleurs bancaires

Tout ça arrange bien une fois de plus le monde de la finance. On nous apprend aujourd'hui qu'une des principales banques brésiliennes, Banco do Brasil, a enregistré des profits records en 2013, à hauteur de 15,8 milliards de reais, soit environ 5 milliards d'euros. Un jour sans doute, les concentrations de richesse, dont les résultats de certaines banques sont des symptômes, finiront bien par déclencher d'autres chaleurs, celles de citoyens réduits à la nécessité de l'émeute. Ou bien ces citoyens finiront-ils par capituler sans conditions comme leurs représentants politiques, à l'image d'un Hollande plus fringant en Amérique qu'à la maison ?

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