Jonathan Taplin ?
Inconnu au bataillon ! Ne fait pas partie de mon bataillon
imaginaire. Mais un vieux mec qui trouve que Bono aime trop la
compagnie des puissants est a priori du bon côté de la
barricade. Et quand il dit que si aux États-Unis les personnes se
sont résignées, sont devenues obèses et arrogantes, c'est parce
qu'elles disposent de 500 chaînes de télévision, ça ne peut pas
laisser indifférent. À mon humble avis, l'arrogance ne date pas de
l'avènement de la téloche, mais qu'importe ! En revanche, sur
la résignation, je suis bien d'accord. D'ailleurs, il y a belle
lurette que cette foutue tv, soi-disant multiple, est l'instrument
numéro un de la désinformation et de notre aliénation, un
instrument totalitaire, donc. Si nous voulons un jour reprendre le
contrôle de nos vies, il faudra supprimer toutes les chaînes, sauf
une. Et celle-là, unique, il faudra en avoir le contrôle, non pas
en la servant sur un plateau à un gouvernement, fut-il pavé des
meilleures intentions. Une coopérative devra gérer cette télé
unique, en liaison avec son comité des téléspectateurs. Une télé
que je n'aurai jamais l'occasion de regarder, c'est certain !
Je n'embrayerai pas
sur la télévision brésilienne, cela nous plongerait trop bas.
Asseyons-nous plutôt à la table d'un restaurant. J'ignore pourquoi
mon vis-à-vis est nerveux, au point de heurter un verre, de le faire
basculer et de ne pouvoir l'empêcher de se briser. Pour le mettre à
l'aise, je lui dis que je n'ai jamais cassé autant de verres que
depuis que je vis au Brésil. Et c'est vrai. Les fabricants ont
trouvé le filon : le verre cassable. Made in Brazil, ces
verres ? Pas toujours. Nous en avions acheté des turcs. Pas
mieux. Et ça me fait penser aux pneus. Leur qualité n'est pas
forcément en jeu, ils peuvent produire les meilleurs pneus du monde,
ils feront difficilement 25.000 kilomètres. Sur ce coup-là, c'est
le déplorable état des routes qui fait la fortune des
manufacturiers. Verres, pneus, la liste est ouverte à vos
témoignages. Résultat, la consommation s'en trouve stimulée, cela
aide à la croissance du PIB, mais ça ne participe pas de
l'accumulation des richesses. Quelle serait la croissance réelle
s'il n'y avait ces besoins artificiellement gonflés du fait de la
mauvaise qualité, voulue ou non, des produits, des infrastructures et
des services ?
Photo (c) PixeLuz / Francis Juif |
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