Ils ont été
jeunes. Ils se sont connus à l'université. La ville et sa banlieue
comptaient alors trente fois moins d'habitants qu'aujourd'hui. Les
familles étaient rares et prolifiques, elles étaient connues de
tous, de près ou de loin. Leurs patronymes étaient surtout italiens
et allemands, et encore suisses, portugais, français...
L'opposition à la
dictature rassemblait ces étudiants. L'assassinat du père Gabriel
les a secoués. Beaucoup d'entre eux ont nourri très tôt et très
secrètement des ambitions. Beaucoup rêvaient déjà de faire
carrière politique. Ils ont adhéré à des partis « de
gauche » au moment où les militaires commençaient à lâcher
la bride. Pour la plupart, le PT a été le premier parti auquel ils
ont adhéré.
Les années ont
passé, leurs chemins se sont écartés. Quelques uns ont changé de
parti au gré de leurs intérêts. Une fois, deux fois, trois fois.
L'un d'entre eux a été élu gouverneur, un autre maire de la
capitale. Parmi les amis de jeunesse, beaucoup ont été appelés
pour assumer des responsabilités. Les renvois d'ascenseur se sont
multipliés. Certains en ont profité pour s'enrichir.
Aujourd'hui, l'un a
quitté le palais du gouvernorat, l'autre s'apprête à laisser la
mairie, atteints qu'ils sont par la limite de deux mandats
successifs, celle-là même qui a empêché Lula d'être élu une
troisième fois d'affilée. À l'approche des élections municipales,
le premier envisage de succéder au second. Sans doute est-ce moins
« valorisant », mais ça peut être un moyen de se
maintenir en forme et de préparer le coup suivant. Notre petit
Machiavel n'est jamais aussi créatif, au risque de se montrer
pervers, que dans l'adversité. N'orchestre-t-il pas déjà une
machination visant son ancien allié et, par ricochet, son dauphin
présumé ? Les journaux locaux ne se font pas prier pour
relayer les accusations de corruption, fussent-elles aberrantes. Il
est vrai qu'en accusant un rival, il souffle sur l'écran de fumée
qui peut le protéger lui-même et fait, de la sorte, d'une pierre deux coups.
Machiavel en action !
Il leur arrive de
se croiser, l'un et l'autre, de participer aux mêmes événements,
d'être invités aux mêmes fêtes. Il faut les observer se prendre
dans les bras l'un l'autre et se donner d'amicales tapes dans le dos.
Faut-il rappeler qu'en nombre de contrées l'embrassement a été
remplacé par la poignée de mains et l'échange de regards ?
L'embrassement permettait de porter trop facilement les coups de
dague dans le dos !
Photo (c) PixeLuz / Francis Juif |
Le père Gabriel ?
RépondreSupprimerProbablement Gabriel Maire. Prêtre sauvagement assassiné et http://amisgaby.over-blog.com/
RépondreSupprimerhttp://www.alterinfos.org/spip.php?article1465
Tiens c'est marrant certaine perssone achètent des apartemente 48.000 e revendent 2 millions le lendemain!
Oui, c'est bien Gabriel Maire.
RépondreSupprimerOutre les liens signalés par manouchk, on peut aussi suivre celui qui mène à l'un des billets que j'ai consacrés à Gabriel Maire.