Donnez-nous un peu plus de pouvoir et nous vous donnerons un peu
d'argent, c'est le message envoyé par les cinq chefs d'état et/ou
de gouvernement du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de
l'Afrique du Sud réunis à New Delhi, un message transmis aux
dirigeants des pays réputés être les plus riches, autrement dit
les États-Unis et leurs alliés, pour ne pas dire leurs séides.
C'est bien sûr du FMI dont il s'agit, où les BRICS disposent au
total de 10% des votes, soit moins que les seuls USA (16%).
Rappelons que, lors du G20 de 2010, il avait été décidé de leur
accorder justement 16%. Et faut-il rappeler, encore une fois, que
cette promesse, comme celle d'une refondation du capitalisme, a été
enterrée ? Toutefois, la situation économique étant ce
qu'elle est, l'argent disponible étant là où il est, les
« riches » finiront peut-être par lâcher du lest et
accéder au désir des « nouveaux riches »...
Et puisqu'il était surtout question d'économie à New Delhi – du
moins pour ce que j'en sais –, Dilma a ressorti de nouveau sa
critique aux banques centrales étasunienne, européenne et
japonaise : « Les liquidités excessives qui résultent
des décisions politiques agressives prises [...] pour stabiliser
leurs économies sont en train de contaminer les économies
émergentes, en stimulant une volatilité excessive des flux de
capitaux et des prix des commodities ». Dilma n'a pas
tout à fait tort. Mais l'ironie du sort, c'est que si elle prêche
pour sa chapelle dans un contexte de capitalisme néo-libéral dont
elle est un fervent défenseur, sa critique rejoint celle de ceux qui
sont convaincus que le capitalisme actuel – donc néo-libéral –
est « à l'agonie », pour reprendre le titre d'un ouvrage
de Paul Jorion.
Je distingue quand même plus que des nuances entre le "néo-libéralisme" façon Brésil où tout est très encadré à commencer par les importations et le notre.
RépondreSupprimerPour le reste je me demande ce qu'attendent les émergents pour quitter le FMI et créer un FMI bis... entre eux et ouvert aussi aux pays pauvres à qui ils pourraient apporter des capitaux sur d'autres bases (je ne rêve pas, ils ne seront pas philanthropes mais peut être un peu moins cupides ne serait-ce que pour se garantir un accès aux matières premières
En dépit de l'adoption de quelques mesures d'apparence protectionniste, ce que pense vraiment Dilma Rousseff du protectionnisme a été avoué à New Delhi : "[...] la création monétaire qui a déclenché ce que l’on ne peut décrire autrement que comme un tsunami monétaire, conduisant à une guerre des devises et à l’apparition de nouvelles et perverses formes de protectionnisme dans le monde."
RépondreSupprimerSur la création d'un FMI bis, je reviendrai dans un billet à venir.