C'est le soir, nous sommes
quelques amis attablés à la terrasse du botequim Caiana.
S'arrête un vendeur ambulant de vidéos pirates. Tânia lui demande
s'il a O Bom Lado da Vida. Il ne l'a pas. Quelques minutes
plus tard, arrive un autre vendeur ambulant. Même question. Il
laisse Tânia chercher dans le stock qu'il lui confie, le temps de
démarcher d'autres clients. Le film de la belle Jennifer Lawrence
n'est pas dans le tas, mais Voo retient l'attention de notre
amie, qui a entendu parler d'un atterrissage acrobatique qui, selon
elle, serait prétexte à nous en dire un peu plus sur la société
américaine.
Le vendeur se lance :
« Cinq reais pour un, dix reais pour trois ». Tânia
repasse en revue la pile de DVD. Et hésite avec As Aventuras de
Pi en main. Quelqu'un a
vu les aventures de Piscine Molitor Patel et lui recommande
chaudement. Va pour Pi ! Mais manque le troisième. Tânia
insiste, elle voudrait tant passer un moment du « bon côté de
la vie ». Le vendeur réfléchit deux secondes. Puis sort son
portable. Appelle un collègue : « T'aurais pas O Bom
Lado da Vida ? » Le collègue l'a en stock, il sera là
dans cinq minutes. Ça, c'est du service !
Je l'ignorais, la
ribambelle de garçons qui nous proposent toutes les cinq minutes des
DVD travaillent pour le même boss. Ce qui fait qu'il ne doit pas
rester grand chose pour le vendeur au bout du compte. Le capitalisme
est décidément implacable et laisse très peu de place au petit
commerce. Le secteur informel ne déroge pas à la règle !
En parlant d'informel. Il y a du boulot !
RépondreSupprimerContent de te relire, entre voisins on peut se tutoyer.
Je me suis toujours demandé s'ils étaient en bonne qualité. Je n'ai pas encore sauté le pas. J'hésite, le service après-vente n'est pas inclut.
Je dirais plutôt que c'est un capitalisme contre l'autre. Celui des majors contre les réseaux organisés.
La piraterie a horreur du vide.