Alors
qu'approche le lancement de la Copa (le 12 juin), les critiques des
Brésiliens – mais surtout de la presse – sur les retards de la
rénovation des aéroports redoublent. Que vont penser les touristes
étrangers qui vont débarquer au Brésil au mois de juin,
s'interrogent-ils. Ou font-ils semblant de se demander, car, à dire
vrai, cette campagne de presse vise en premier lieu à discréditer
un peu plus le gouvernement actuel, Dilma en tête, alors que dans
quelques mois auront lieu notamment les élections présidentielles.
Depuis plusieurs mois, les propriétaires des journaux et des chaînes
de télévision ne ménagent pas leurs efforts pour critiquer le PT
et ses leaders, ministres et présidente en tête, en utilisant en
premier lieu tout ce qui touche de près ou de loin à la Coupe du
monde, sujet particulièrement sensible dans un pays comme le Brésil,
où le football est vécue comme une religion.
Et
s'il est vrai que les faits pourraient donner à première vue raison
aux médias brésiliens, il ne faudrait toutefois pas oublier que la
situation n'aurait pas été différente avec un autre gouvernement
sous la botte d'un autre parti – le PSDB de José Serra et Aécio
Neves, par exemple. En effet, le manque de planification,
l'indolence, l'incompétence et la corruption sont parmi les qualités
les mieux partagées par les Brésiliens, des qualités qui, soit dit
en passant, gagnent aussi du terrain dans nombre de pays d'Europe, au
premier rang desquels la France.
Mais
revenons à nos avions. On me rapportait ce matin les propos d'une
Brésilienne qui, rentrant de Miami où elle était allée faire ses
courses, aurait éprouvé de la honte en (re)découvrant l'état de
l'aéroport de Guarulhos (São Paulo, pour les lecteurs qui ne
connaîtraient pas). Cette pauvre dame aurait ajouté une tirade sur
la déception que ressentiraient bientôt les supporteurs étrangers
arrivant en hordes échevelées pour soutenir leur équipe. Mais
seront-ils déçus ces touristes ? Qu'on me permette d'en
douter, pour plusieurs raisons. La première est qu'ils vont venir
avec d'autres idées en tête que de prêter attention aux aéroports.
La seconde est que s'ils y prêtent attention, ils ne seront pour la
plupart guère surpris par leur état. En effet, quelle est l'image
que ces étrangers ont du Brésil à l'heure actuelle ? Les
préjugés ayant la peau dure, même si le Brésil a gagné ses
galons de puissance émergente, restent dans la tête de beaucoup
les clichés que l'on associe aux pays du tiers-monde. Par
conséquent, le mauvais état des aéroports ne viendra que renforcer
ses préjugés, un point c'est tout.
Cela
étant dit – salut Raymond –, les Brésiliens ont-ils raison de
se plaindre ? Sans doute oui, car le Brésil est suffisamment
riche et développé pour bénéficier d'infrastructures de qualité.
Mais tant que manquera la volonté politique – et ce que j'ai déjà
souligné plus haut – il en restera ainsi. Je n'en dirai pas plus,
par peur de me répéter. Et aussi parce que cela me fatigue !
Photo : Francis Juif |
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